Les Récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine modulent la production et la distribution des monocytes pro-inflammatoires
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Résumé
"Les récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine (nAChRs) sont impliqués dans la régulation immunitaire et leur activitation protège contre des maladies inflammatoires. Cette étude démontre que plusieurs sous-unités des nAChRs sont exprimées par la moelle osseuse de souris. De plus, la nicotine inhibe l'augmentation du nombre de monocytes pro-inflammatoires CCR2+LytChigh (M1) induite par stimulation de la moelle osseuse ex vivo (M-CSF+IFNy) en réduisant leur prolifération et viabilité sans affecter les neutrophiles. Les sous-unités prédominantes dans la moelle osseuse sont l'α7 et l'α9, dont l'implication a été testée. Les effets de la nicotine sur le nombre de monocytes M1 sont perdus chez les souris α7KO tandis qu'ils sont seulement perdus ex vivo pour les α9KO. L'expression de marqueurs de surface et la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires sont réduites en présence de nicotine. La nicotine induit aussi une rétention des monocytes totaux dans la moelle osseuse de souris traitées par LPS en réduisant l'expression du CCR2, agissant via l'α7 et l'α9. Comme dans la littérature, la nicotine a un effet protecteur chez les souris EAE, qui est perdu chez les α7KO tandis que les α9KO sont protégés même en absence de nicotine. La protection repose sur le fait que la nicotine inhibe le recrutement de neutrophiles et de monocytes M1 au CNS de souris EAE à l'apogée de la maladie. Cet effet est majoritairement dû à une réduction de l'expression de chimiokines recrutant les monocytes (CCL2) et les neutrophiles (CXCL2), dans le cerveau de souris EAE. Cependant, deux autre facteurs pourraient aussi y contributer : la réduction du nombre de monocytes M1 dans le sang et la réduction de la capacité des monocytes à répondre au CCL2. En résumé, cette étude démontre que la nicotine réduit le nombre de monocytes pro-inflammatoires, module indirectement les neutrophiles et inhibe leur recrutement au CNS de souris EAE, des effets exercés via l'α7 dans lequel l'α9 est aussi impliqué. Il serait donc utile de découvrir un modulateur cholinergique capable d'exercer ces effets anti-inflammatoires sans les effets secondaires de la nicotine. Une telle drogue serait bénéfique pour alléger les maladies inflammatoires comme la SP. Mots clés : Récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine, monocytes, neutrophiles, inflammation, encéphalomyélite auto-immune expérimentale, sclérose en plaques."--Sommaire.